La France est l'un des pays les plus féconds, avec l'Irlande, de l'Union Européenne. Les françaises travaillent pourtant autant ou plus que les Italiennes, les Allemandes ou les Espagnoles.

A force d'entendre parler des difficultés économiques de leur pays, beaucoup de français ont l'impression de s'être appauvris depuis vingt ans. Ils se sont au contraire considérablement enrichis. La désinflation a dopé leur pouvoir d'achat et la flambée immobilière leur patrimoine.

Pas étonnant que les Français aient tant résisté à la récente réforme de leur système de retraites. C'est le plus généreux des pays riches, après celui du Canada. Et il va le rester, même en 2008, lorsque le mode de calcul des pensions changera.

La mondialisation fait peur aux français. Pourtant, elle profite largement à leurs entreprises qui ont dépensé 60 milliards de dollars entre 1995 et 2005 pour racheter des sociétés étrangères. L'Hexagone compte quinze firmes parmi les cent plus internationalisées du monde. Les deux tiers des effectifs de Carrefour, Saint Gobain ou Lafarge sont étrangers.

Nos remarquables performances à l'exportation sont surtout dues à nos grands groupes. Vingt d'entre eux réalisent 20% de nos ventes à l'étranger. Les secteurs industriels leaders à l'export sont: l'automobile (14.6% du total), la chimie(7.3%) et l'aéronautique (6.1). Les ventes à l'étranger de services, tourisme, finance, logiciels…) rapportent 20% des nos devises .

La France crée moins d'entreprises que l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, mais elle rattrape son retard. L'an dernier, le nombre de créations a augmenté de 2% par rapport à 2005.

Les salariés français sont plus productifs que les Américains. Mais ces derniers nous rattrapent. Alors que leur efficacité croît grâce à une utilisation massive des technologies de l'information, la nôtre est surtout due à l'augmentation des cadences et à la polyvalence des salariés.

C'est l'un de nos gros atouts: par son accès ouvert à tous et à la qualité de ses soins, notre système de santé est tenu pour le meilleur par l'OMS. De plus, nous ne payons en moyenne que 10% des dépenses médicales (contre 15% aux Etats-Unis et 20% en Italie). Revers de la médaille: notre assurance-maladie souffre d'un déficit abyssal (14 milliards d'euros en 2004) qui rend inévitable un sévère plan d'économies

Au sein de l'OCDE, c'est la France qui a attiré le plus d'investissements étrangers en 2003. Elle a résisté à la baisse générale observée dans le monde (-30% en moyenne par rapport à 2002), et particulièrement aux Etats-Unis (-44%). Du coup, elle égale presque la Chine (41.6 milliards d'euros).

Certes le morale des hôteliers français est un peu en baisse depuis 2001, il n'empêche, l'Hexagone reste de très loin la première destination touristique du monde avec 77 millions d'entrées. Soit une progression de 50% en douze ans. Une véritable aubaine pour l'économie: les recettes touristiques ont représenté 25 milliards d'euros en 2005.

Notre croissance anémique (1.8% par an en moyenne depuis 1990) a détruit de très nombreux emplois. Ce qui a fait monter le taux de chômage à 9.4%. Soit le double de celui de la Grande Bretagne

Malgré la reprise, notre déficit public, le plus élevé de l'Union, risque encore de se dégrader .

A force de s'accumuler, les déficits ont provoqué l'envolée de la dette publique.

Nos prélèvements obligatoires ont progressé de 41.7 à 45.8 % du PIB depuis 1980. Si l'impôt sur le revenu s'est très légèrement réduit, les taxes locales et les cotisations sociales ont flambé.

En raison de l'importance des cotisations sociales, notre coût du travail dépasse de 20% la moyenne de celui des pays de l'Europe des quinze, de 40% celui des Etats-Unis, et de 400% celui des Pays de l'Est.

Le pourcentage des Français de 15 à 64 ans qui travaillent n'est que de 61.1. C'est moins que chez tous nos principaux concurrents, sauf l'Italie. Chez les jeunes, le taux d'activité est encore plus faible: du fait de notre préférence pour les études longues et d'un fort taux de chômage, il n'atteint que 29.5%, contre 50.4% en Allemagne et 68.6% au Royaume-Uni.

Depuis les 35 heures, nous travaillons 20% de moins par an que les Américains (et 35% de moins que les Hong-Kongais). De plus, nous entrons tard dans la vie active, et en sortons tôt. Si bien que, sur notre vie entière, l'écart avec les Américains est de 36%.